Pour une CIVIVA forte

Éditorial Priska Seiler Graf

Au niveau politique, 2022 n'est pas une bonne année pour les revendications du service civil. Avec la guerre d'agression de la Russie contre l'Ukraine, il est redevenu «de bon ton» à Berne de dénigrer et d'affaiblir le service civil. La fable des effectifs de l'armée prétendument menacés par le service civil a pris un nouvel élan. Cette évolution n'est pas positive. En été 2020 encore, la révision de la loi sur le service civil était rejetée avec succès au Conseil national. Les mesures en partie chicanières étaient trop transparentes et n'avaient qu'un seul but : rendre plus difficile le passage au service civil pour les membres de l'armée. Mais une solide alliance allant de la gauche au centre s'était clairement rangée derrière le service civil et avait réussi à faire échouer cette mauvaise révision de loi. Malheureusement, il s'agit du passé. Lors de la session d'automne, une motion de l'UDC a été transmise au Conseil national, qui veut justement réintroduire ces mesures insensées, rejetées il y a deux ans. Le centre a basculé.

Mais malheureusement, il y a encore plus grave. La Commission de la politique de sécurité du Conseil national a déposé une motion demandant la fusion du service civil et de la protection civile. CIVIVA s'y opposera avec détermination. Contrairement à l'armée, les effectifs de la protection civile posent effectivement problème, mais le service civil ne doit pas pour autant être mélangé avec la protection civile. Il serait dangereux de placer le service civil sous la direction du DDPS, car le service civil doit rester indépendant. Ces deux formes de service ont des objectifs et des structures différents. Alors que la protection civile se prépare à des situations extraordinaires et à des cas extrêmes sur la base d'entraînements, les civilistes effectuent quotidiennement des affectations pour le bien de toute la société et pour la protection de l'environnement. Les membres de la protection civile sont recrutés sur la base de leur aptitude au service, tandis que l'admission au service civil se fait sur la base de l'objection de conscience. Les effectifs parfois trop faibles de la protection civile sont en premier lieu un problème de répartition, qu'il faut résoudre au sein de la protection civile. Fabien Fivaz et moi-même ne ménagerons aucun effort pour faire échouer cette regrettable motion au Conseil national. Mais ce ne sera pas facile. Plus que jamais, CIVIVA doit être forte !