La « boussole » du service civil

Max Spring résume bien la situation. La mer est bel et bien agitée, et il est vrai qu’on y trouve quelques requins. Nous devons être vigilants, oui. Mais nous devons aussi rester calmes et manier les rames et la boussole avec confiance. Après tout, le service civil repose sur les épaules d’un mouvement qui a plus de 100 ans. Nous ne sommes pas face à la dernière lubie hipsterisante d’une micro-communauté d’altermondialistes intolérants au lactose. Non, il est question ici d’un gage de véritable liberté de conscience et de justice dans le cadre de l’obligation de servir.

 

Sur deux fois plus de pages que d’habitude, cette « boussole » LMC montre le présent, le passé et l’avenir du service civil. Florian Schweri a ainsi interviewé un lycéen qui souhaite un « service environnemental ». Noémie Roten témoigne du « service citoyen ». Lukas Leuzinger s’est rendu à une journée d’information de l’armée. Samuel Urech, conseiller CIVIVA, a assisté à un débat télévisé sur le thème du service civil et a rencontré la conseillère fédérale Viola Amherd. Jakub Samochowiec, de l’Institut Gottlieb Duttweiler, s’interroge quant à lui sur le lien entre service civil et engagement volontaire, et Rolf Zenklusen raconte comment les établissements d’affectation voient le service civil. Simon Morgenthaler plonge dans les Archives littéraires suisses pour nous faire revivre les péripéties d’un objecteur et de son défenseur. Enfin, nous faisons la connaissance de Daniel Gloor, lauréat du Prix CIVIVA, et sommes catapultés en 1989 par Urs Urech : les célébrations marquant le 50e anniversaire du début de la guerre ont lieu dans tout le pays, brigadiers et politiciens se mobilisent contre l’initiative du GSsa, et Urech bat la mesure, dans la fanfare militaire, comme trompettiste. Plus tard, il objectera et sera condamné à des travaux d’intérêt général. Mais il peut déjà éviter la prison. Mieux que ça : en 1996, ces travaux d’intérêt général sont convertis en service civil. Chapatte fournit le dessin adéquat pour illustrer l’instant historique.

Cette boussole LMC a aussi valeur de remerciement à toutes celles et ceux qui ont aidé/aident/aideront à ancrer le service civil dans la société. Nous remercions également la Société suisse d’utilité publique et le Pour-cent culturel Migros pour leur soutien à la réalisation de ce cahier.