Au-delà des considérations idéologiques

Si le nombre de civilistes diminue, de nombreux secteurs seront touchés et les prestations dans ces domaines perdront en qualité. CIVIVA a donné la parole aux établissements qui emploient des civilistes.

Au fil des mois la menace se précise. Ainsi, après avoir suspendu la révision de la loi sur le service civil (LSC) pour examiner un potentiel regroupement du service civil et de la protection civile, la commission de la politique de sécurité du Conseil des États (CPS-E), a décidé de séparer les deux objets. La CPS-E a donc choisi de transmettre le dossier « Regroupement » aux départements compétents en les chargeant de lui soumettre un projet de loi s’ils l’estiment judicieux. On pourrait penser que cela éloigne la menace. Mais ne nous leurrons pas : cette option a au contraire été choisie car séparer les deux sujets était le meilleur moyen d’aller de l’avant avec la révision de la LSC, qui, elle, est la menace la plus pressante !

Prestations perdront en qualité
En effet, la commission a le même jour recommandé à son Conseil de donner suite à 7 des 8 mesures présentées par le Conseil fédéral. Le Conseil des États s’est donc prononcé le 11 septembre sur le projet et a suivi la proposition de sa commission. Le projet continue donc son bonhomme de chemin au Conseil national. Cette mauvaise révision de loi est une attaque contre l’institution bien établie qu’est le service civil. C’est pourquoi, depuis longtemps, CIVIVA prévient qu’elle rejette cette révision de loi et qu’elle est prête à lancer le référendum pour défendre le service civil. Car au-delà des considérations idéologiques, on peut être sûr d’une chose : si le nombre de civilistes diminue, de nombreux secteurs seront touchés et les prestations dans ces domaines perdront en qualité. Pour alerter sur cette conséquence négative, nous avons souhaité donner la parole aux établissements qui emploient des civilistes. CIVIVA a donc invité Florin Rutschmann (Pro Natura Argovie), Christophe Girod (EMS La Sombaille), Michaela Studer (directrice de HPSZ Soleure) et Paul Mori (Armée du Salut) à venir présenter leurs activités à une conférence de presse. Ces établissements d’affectation représentaient divers secteurs dans lesquels les civilistes travaillent : agriculture/conservation de la nature, affaires sociales et éducation. Cette diversité nous montre que les civilistes sont présents dans de nombreux domaines importants de nos vies. On ne remarque pas toujours l’importance du service civil au quotidien, mais l’absence soudaine des civilistes serait, elle, directement visible.

Nous sommes prêts à nous battre
Les questions de la presse se sont concentrées sur l’appréciation du co-président de CIVIVA Samuel Steiner sur le durcissement prévu ainsi que sur les futures actions futures possibles. CIVIVA a également profité de cette conférence de presse pour mettre en ligne un site web qui peut être utilisé pour une campagne si nécessaire : www.sauver-le-service-civil.ch. Nous montrons ainsi que nous sommes prêts à nous battre pour maintenir les acquis du service civil et la qualité des prestations fournies à la population.


Florian Schweri, responsable romand