Adieu, affectation à l'étranger?

Les affectations à l'étranger pourraient bientôt appartenir au passé. Aux sept mesures nuisant au service civil, le Conseil fédéral a en effet ajouté une huitième, qui consiste à interdire les affectations hors du territoire national. L'art. 7 de la Loi fédérale sur le service civil définit le cadre dans lequel s'inscrivent les 67 affectations annuelles concernées (0.6 % de toutes les affectations). Il peut s'agir d'engagements dans l'aide humanitaire, dans la prévention et la maîtrise des catastrophes et des situations d'urgence, et de promotion civile de la paix. Le Conseil fédéral s'en prend donc à ces affectations. Elles rendent le service civil trop séduisant. Parmelin a juste omis d'indiquer comment 67 affectations pourraient devenir une menace pour les effectifs de l'armée. Il est vrai que les conséquences d'une suppression de ces postes à l'étranger est impossible à déterminer, compte tenu des millions dont dispose l'armée pour faire de l'auto-encensement à grands coups de campagnes RP cross-média. Cela dit, Parmelin parle bien de mesures symboliques, qui s'imposent pour remettre bien droite dans ses bottes une armée menacée d'envahissement par le service civil. L'argumentation du Conseil fédéral n'aura jamais encore été aussi mensongère: il ne s'agit pas uniquement d'empêcher le passage de l'armée au service civil, mais bien d'affaiblir l'institution du service civil dans son ensemble. Car les cibles des nouvelles mesures ne sont pas uniquement les soldats qui, en voulant achever leur obligation de servir au service civil, menacent tellement les effectifs de l'armée, mais bien l'intégralité des civilistes. (gs)