A la mi-septembre, Nicola Goepfert, secrétaire général de CIVIVA, m’a demandé de façon totalement inattendue de participer à l’émission de discussion « Club » de la télévision alémanique SRF. Après avoir décidé de participer, l’annonce par la rédaction de «Club» du cercle des participants m’a fait douter de mon choix.
Le plateau, composé de la ministre de la Défense Viola Amherd, d’une officière de milice et même d’un ancien chef des services secrets, promettait une discussion intéressante mais pas facile. J’ai trouvé la discussion très agréable et respectueuse. J’étais, à mon corps défendant, le seul à représenter la perspective du service civil et je représentais la seule position critique vis-à-vis de l’armée. Il est dommage qu’aucun membre du GSsa ne fût présent, car cela aurait donné encore plus de substance et d’intensité à la discussion, surtout en ce qui concerne l’acquisition des avions de chasse et la tâche de l’armée.
En plus de quelques témoignages personnels, je voulais surtout attirer l’attention sur le durcissement de la Loi sur le Service civil prévu par le Conseil fédéral. J’ai été particulièrement surpris par la déclaration de Mme Amherd selon laquelle elle voulait aborder les problèmes de l’armée dans l’armée. Si même la ministre de la Défense se rend compte qu’il est plus judicieux de résoudre les problèmes à la source que de créer de nouveaux problèmes ailleurs, alors les mesures du Conseil fédéral contre le service civil semblent particulièrement absurdes. Pour le reste, nous avons abordé des questions bien connues : même les partisans de l’armée ne savent pas exactement à quoi elle sert : aux fêtes de lutte, à la prévention d’éventuelles attaques terroristes sur la route du Saint-Gothard ? Dans tous les cas, il est certain que dans le «Club», le mot-clé « cyberguerre » était aussi important … qu’énigmatique. Pourtant, je dois reconnaître qu’il existe bel et bien des adeptes de l’armée motivés et à l’idéologie bien établie avec qui l’on peut encore parler. Les femmes volontaires seraient d’ailleurs de plus en plus représentées parmi ces derniers. Malheureusement, l’utilité et l’importance du service civil sont encore trop peu connus.
Dans l’ensemble, je tire un bilan positif de ma participation à l’émission « Club ». Toutefois, en tant que fédération du service civil, le probable référendum contre le durcissement de la Loi sur le service civil va encore beaucoup nous solliciter. Mais je suis convaincu qu’avec des arguments objectifs et beaucoup de travail explicatif, cette attaque contre le service civil peut être parée.
Samuel Urech, conseiller CIVIVA