Le service civil dans les 25 prochaines années

La co-présidence de CIVIVA, Lisa Mazzone et Samuel Steiner, présentent les trois enjeux prioritaires pour le futur du service civil.

Le parlement a sonné le glas du durcissement du service civil voulu par le Conseil fédéral. Mais cela n’a malheureusement pas signé l’arrêt définitif des attaques à son encontre. A l’heure où de nouveaux débats s’annoncent, CIVIVA voit plus loin et s’engage pour développer le service civil. Perspectives en trois points.

1. Un service civil ouvert aux femmes, aux personnes sans nationalité suisse et aux personnes qui ne sont pas considérées aptes au service militaire

Le service civil a deux faces : pour la société, il est un soutien précieux, en particulier dans le soin ou la protection de l’environnement ; pour les civilistes, il est une expérience riche sur le plan personnel et valorisable dans leur parcours. Alors que la proposition de l’initiative « pour un service citoyen » vise à étendre l’obligation de servir et entre en conflit avec les droits fondamentaux comme l’interdiction du travail forcé, CIVIVA souhaite étendre le droit de servir. Ce serait un tribut à la cohésion et à l’égalité qui viendrait renforcer l’engagement volontaire, par exemple auprès des personnes âgées ou dans les fermes de montagne.

2. Un service à temps partiel

Le 27 octobre dernier, le Conseil fédéral a inscrit dans une ordonnance des projets pilotes pour répondre aux besoins de soins et d’assistance des personnes âgées, des personnes en situation de handicap et des proches aidants. Nouveauté : ces affectations pourront s’effectuer à temps partiel. Enfin ces engagements prennent une forme plus adéquate pour de nombreux services et mieux conciliable avec la vie de famille. Offrir plus de flexibilité permettra aux institutions qui font appel aux civilistes de mieux organiser le travail. Et le service civil ne contraindra plus les hommes à reproduire un schéma traditionnel en assumant un travail à 100% qui réduit les possibilités de s’engager dans son foyer, auprès de ses enfants ou en tant que bénévole. A l’issue de ces projets pilotes, le Conseil fédéral devra proposer un changement de loi. Un nouveau développement pour le service civil, figé depuis six ans dans la défense contre les multiples assauts politiques. Le prochain parlement sera décisif.

3. Un service civil qui ne soit plus une punition

368 jours. C’est la durée du service civil, une fois et demi plus longue que son pendant militaire. Si la suppression de l’examen de conscience il y a plus de dix ans a mis fin à l’arbitraire, la preuve par l’acte continue de présenter le bâton à tous les objecteurs. Comme si leur engagement n’était pas essentiel pour la collectivité. Le service civil devrait être ramené à la durée du service militaire, pour reconnaître enfin le droit à l’objection de conscience et l’utilité de l’engagement civil pour la société.

CIVIVA continue de s’engager pour que le refus du service militaire ne soit pas puni par un allongement du service à près d’un an et demi. Quand on est jeune, ce sont des années qui peuvent représenter beaucoup. Cette mesure est certes éloignée de l’agenda politique, elle n’en reste pas moins fondamentale.