Ensemble, nous avons sauvé le service civil

Commentaires et considérations sur le refus du durcissement de l'accès au service civil.

Depuis le 19 juin, le durcissement prévu de l'accès au service civil fait partie du passé. La phase de collecte pour le référendum via WeCollect a montré à elle seule le solide soutien dont bénéficie le service civil, et surtout l’envergure de ce soutien dans la population. En peu de temps, plus de 9000 personnes étaient prêtes à récolter au moins 5 signatures.

Néanmoins, des points d'interrogation subsistaient : est-ce que le nombre nécessaire de signatures authentifiées sera recueilli ? Pouvons-nous convaincre les gens aux urnes de voter NON aux mesures pour dire OUI au service civil ? Et pourquoi au centre de dépistage du coronavirus à Bâle y avait-il des hommes vêtus de vert au lieu de civilistes ? Il ne s'agit pas d'opposer les formes de service l’une contre l’autre, mais de faire en sorte que, dans la mesure du possible, ce soient des civilistes qui prennent soin de la société civile. Point final.

L’étonnement fut d'autant plus grand lorsqu’en mars, l'Office fédéral du service civil déclarait en substance : « Volontiers des civilistes, mais uniquement s’ils ne menacent pas les missions bénévoles. ». Mais d'où (sinon de la Berne fédérale) peut donc provenir une telle notion élastique, qui plus est durant cette période exceptionnelle ?

Le temps de savoir si l’éventuel déploiement de civilistes aurait mis en danger des missions bénévoles, voilà que la situation extraordinaire est terminée. Mais pourquoi en premier lieu cette autocastration ? Dans tous les cas, insinuer un quelconque lien avec le référendum qui vient d’être évité à la dernière minute serait bien malveillant.

L’ironie du sort veut que le groupe Giardino, un laboratoire d’idées (think tank) composé d'officiers favorables à une armée de milice forte, et qui n’est sûrement pas un rendez-vous d’esquiveurs, écrivait récemment : « Au lieu de déployer des membres non qualifiés de l'armée pour faire face à la crise médicale du coronavirus, il serait beaucoup plus logique de mobiliser pour cela des civilistes. » C’est en vain que l’on cherche une telle déclaration de la part de l'Office fédéral du service civil.

Mais la phrase du groupe Giardino n’a pas empêché que l'engagement du 19 juin en faveur d'un service civil fort a été une surprise. La question est maintenant de savoir comment les choses vont évoluer pour ce service civil renforcé par le Parlement.

Gregor Szyndler, Le Monde Civil

Voici quelques déclarations de personnes qui ont soutenu sauver-le-service-civil.ch et se sont opposées au projet de loi.

« Tout simplement fantastique ! Une victoire non seulement pour le service civil, mais pour toute la population civile ! Le Parlement a enfin compris à quel point le service civil est précieux pour l'ensemble de la société. Merci à tous ceux qui ont travaillé sans relâche pour parvenir à ce résultat ».
Alessandra Degiacomi (campagne « Sauver le service civil ! »)

«Pour la société, le service civil est un service précieux. Comparé au service militaire, placer l’obstacle à un niveau encore plus élevé qu’il ne l’est déjà à ce jour n’est pas justifié.»
Lilian Studer PEV  (AG)

«Le service civil est une histoire à succès. Le durcissement prévu des admissions au service civil est une pure chicane. Il serait préférable de créer un service militaire plus sensé.»
Priska Seiler Graf PSS (ZH)

«L’armée dispose actuellement d’effectifs excédentaires trop importants et est déjà à même de résoudre les  problèmes de maintien des effectifs de base attendus grâce à la réduction de deux ans du service militaire obligatoire décidée par le Conseil fédéral.»
Balthasar Glättli PES (ZH)

«Affaiblir le service civil, c’est détériorer la qualité des services auprès des personnes âgées, des enfants ou des paysans de montagne.»
Lisa Mazzone PES (GE)

«Déconstruire une chose pour qu’une autre chose devienne plus attrayante n’a rien d’une politique constructive. Lorsque les universités ont un problème, on n’affaiblit pas non plus les hautes écoles spécialisées.»
Corina Gredig PVL (ZH)