Hommage à l'engagement d'une vie

Pour la 6e fois de son histoire, CIVIVA a décerné le Prix CIVIVA, qui a pour but de récompenser un engagement hors du commun en faveur du service civil. Le 10 novembre dernier, le prix a été attribué au conseiller national Heiner Studer.

 

Après la célébration des 20 ans du service civil en 2016, le moment est venu d'honorer Heiner Studer, dont l'engagement en tant que conseiller national PEV a permis au service civil d'évoluer de façon significative. C'est à Heiner Studer que nous devons la motion de 2009 pour l'abolition de l'examen de conscience et la solution de la preuve par l'acte. Président de CIVIVA depuis sa création en 2010 et jusqu'au printemps 2017, il a été le maître à penser politique de la fédération suisse pour le service civil. Membre du groupe d'étude sur l'obligation de servir, il a aussi préparé le terrain à une forte coprésidence, tenue par Lisa Mazzone et Samuel Steiner.L'hommage à l'engagement ininterrompu de Heiner Studer a été célébré à Wettingen, la ville où il s'est engagé pendant quarante ans dans la politique communale. Nous nous sommes rencontrés dans les locaux de la Fondation arwo, qui s'engage pour des logements protégés aux personnes handicapées et pour leur insertion professionnelle. Les activités de la fondation nous ont été présentées lors d'une visite guidée suivie de discours et d'un chaleureux apéro festif fréquenté par une quarantaine d'invités, essentiellement des politiciens, des représentants des autorités et des délégués d'établissements d'affectation pour le service civil.Après l'intervention de Bruno Sägesser, emprisonné dans les années 1980 en raison de ses convictions pacifistes, et celle de la conseillère nationale PBD Rosmarie Quadranti, Lisa Mazzone a remis à Heiner le prix CIVIVA, une œuvre d'art en pierre gravée de 5 kilos. Heiner a insisté sur la nécessité de continuer à soutenir le service civil.

Bonnes nouvelles avec un grand «mais»

Dans son allocution, la conseillère nationale PBD Rosmarie Quadranti a averti que «le service civil vit une période difficile. Il faut aujourd'hui réaffirmer plus vigoureusement la raison d'être et l'utilité du service civil.» Pour illustrer ses propos, elle a évoqué les actions menées cet été contre le service civil au Conseil National. Elle a aussi répété à plusieurs reprises que «la politique actuelle doit absolument veiller à ne pas désavouer ce qui était juste par le passé et qui l'est aussi aujourd'hui.»Heureusement que le grand jour de Heiner coïncidait toutefois avec de bonnes nouvelles en provenance de Berne concernant les mesures imaginées par le Conseil national pour nuire aux conditions du service civil. Ainsi la CPS-CE a décidé à 9 voix contre 0 de ne pas placer l'Organe d'exécution du service civil ZIVI sous la direction du DDPS. Un refus unanime a aussi été exprimé concernant la motion qui voulait obliger les civilistes à porter un uniforme. Voilà pour les bonnes nouvelles. Mais il reste un grand «mais». Comme le disait Bruno Sägesser: «Il faut en tout temps des personnes [comme Heiner], qui persévèrent pendant des décennies […], pour soutenir le projet service civil.» Reste à ajouter qu'il ne faut pas seulement les personnes qui persévèrent aujourd'hui, mais aussi celles qui vont persévérer demain. Vous lirez pourquoi en page 3.Gregor Szyndler, rédacteur en chef «Le Monde Civil»